La prise en charge

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La prise en charge

Les différentes prise-en-charge de l’autisme, recommandées par l’HAS, visent à améliorer la qualité de vie de la personne et de son entourage.

Les interventions doivent agir :

  • Sur la communication et le langage
  • Les interactions sociales et la participation
  • Les sphères sensori-motrices
  • Le cognitif
  • L’émotionnel et l’affectif
  • L’autonomie

Pour favoriser un développement global, homogène, centré sur le bien-être de la personne.
Chaque situation est singulière et nécessite une coordination pluri-professionnelle sans jamais oublier l’entourage familial

En l’état actuel des connaissances, aucune intervention, quelle qu’elle soit, ne peut prétendre guérir l’autisme.

A – Les approches globales

A1 – Le programme TEACCH

Approche globale élaborée par Schopler dans les années 60 aux Etats Unis, pour enfants et adultes.
Il met l’accent sur le développement et se réfère aux stades de développement de Piaget.
Il s’appuie sur une approche développementale et s’inspire des théories comportementales et cognitives, mais sans stimulation systématique.
La prise en charge commence par une évaluation complète de l’enfant au moyen d’outils spécifiques (CARS, PEP, AAPEP), l’accent est mis sur les compétences émergentes, sur lesquelles on s’attachera pour développer un programme d’intervention individualisé.
Le second principe de base est la structuration de l’espace et du temps : l’emploi du temps journalier propose des activités d’autonomie quotidienne et d’apprentissage cognitif.
Dans le cadre d’un travail autonome, l’éducateur installe la personne dans un endroit calme, isolé des distractions extérieures. Les tâches à effectuer sont disposées sur l’étagère de gauche, puis déplacées sur l’étagère de droite une fois terminées.
Les problèmes de comportement rencontrés sont traités selon une approche comportementaliste, en utilisant des renforcements positifs de nature sociale ou physique.
L’objectif final de tous ces apprentissages (autonomie, communication, cognition, comportement) est de permettre à la personne d’acquérir la meilleure autonomie en vue d’une bonne intégration sociale.
La participation de la famille au programme TEACH est considérée comme indispensable

A2 – Analyse Appliquée du Comportement (Applied Behavior Analysis)

Les débuts de la méthode ABA, initiée par Ivar LOVAAS, remonte aux années 60 aux Etats Unis.
C’est une méthode intensive (30 à 40 heures par semaine)
L’objectif est d’apprendre à l’enfant les tâches du quotidien de manière progressive et en se calant sur les étapes du développement.
L’ABA a pour objectif la modification du comportement par la manipulation de l’environnement. La méthode définit des procédures qui vont permettre à un enfant d’apprendre des comportements visant une meilleure adaptation.
Les priorités sont définies de manière générale et à moyen ou long terme. Les objectifs sont plutôt définis à court terme et liés aux priorités. Une fois définis les priorités et les objectifs, il s’agit de mettre en place des programmes d’intervention et des systèmes de mesure pour valider l’efficacité du programme.

A3 – Les renforçateurs

Afin d’augmenter la fréquence d’un comportement, la méthode ABA préconise l’utilisation de renforçateurs. Ils peuvent être alimentaires, des activités plaisantes (écouter de la musique), sociaux (félicitations) 

A4 – Apprendre un nouveau comportement

La méthode fait appel à deux types de procédures : le façonnage et le chaînage.
Le façonnage permet progressivement d’atteindre le comportement souhaité par approximations successives. On récompense l’enfant sur ses progrès.
Le chaînage permet de décomposer un apprentissage selon un ordre défini.

A5 – Le modèle de DENVER (Early Start Denver Model)Sally ROGERS et Géraldine DAWSON

Le modèle de DENVER est le résultat des premières réflexions sur l’intervention précoce (à partir de 12 mois).
Considérant que l’autisme est principalement un déficit du développement socio-communicatif, le programme s’est axé sur l’élaboration de relations proches avec les enfants, afin d’établir les bases nécessaires au développement social et communicatif.
Son objectif est de réduire la sévérité des symptômes de l’autisme et d’accélérer le rythme de développement dans tous les domaines.
Il s’agit d’un programme intensif (20h par semaine) en petit groupe ou en individuel.
Le programme est évalué toutes les 12 semaines.

B – Les méthodes spécifiques

B1 – Développer une communication fonctionnelle

A partir d’évaluations du niveau de communication verbale et non-verbale, tous les prérequis et les paramètres de la communication sont travaillés (le regard, l’attention conjointe, le pointage, l’imitation, le jeu symbolique, la posture, le tour de rôle, les expressions faciales)

Le PECS (Pictures Exchange Communication System) Lori Frost et Andy Bondy

Système de communication par échange d’images, permettant de suppléer ou d’augmenter la communication.
Cette méthode est issue des principes d’enseignement de l’approche pyramidale de l’éducation, qui est une application de l’ABA.
Elle s’appuie sur des compétences visuelles statiques.

Le MAKATON

Mise au point pour des personnes dysphasiques, cette méthode dérivée de la langue des signes, utilise un vocabulaire simplifié, illustré de pictogrammes.
Cette méthode s’appuie sur des compétences en imitation gestuelle.

Ces 2 méthodes permettent le développement d’une communication fonctionnelle et de développer le langage oral si la personne TSA en a le potentiel interne.

B2 – Interventions focalisées sur la socialisation

Propositions de situations sociales au travers de textes et d’images, de vidéos.
Les séances se font en individuel ou en petit groupe, elles visent à développer les habiletés sociales, à apprendre comment se comporter en société et généraliser ces situations dans la vie quotidienne.

B3 – Prise en charge des troubles alimentaires

Les difficultés suivantes sont souvent rapportées par les parents d’enfants autistes :

  • Sélectivité par type/texture/odeur
  • Sélectivité par emballage/couleur/présentation
  • Ne tolère pas que les aliments non-aimés soient dans l’assiette
  • Refus de nouveaux aliments
  • Haut le cœur
  • Difficulté de mastication

Différentes prises en charge sont proposées :

  • Approche comportementale
  • Intervention basée sur les principes de la théorie de l’intégration sensorielle
  • Scénarios sociaux
  • Méthode TEACCH